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Les contaminants présents dans l’eau et les problèmes qu’ils engendrent

Les contaminants présents dans l’eau et les problèmes qu’ils engendrent

Les contaminants présents dans l’eau peuvent être de différentes natures :

–        Des microorganismes pathogènes : issus principalement des toilettes à chasse d’eau, mais également dans une moindre mesure de l’hygiène corporelle et des lessives.  Il est important de réduire fortement leur quantité avant rejet en milieu naturel pour raison sanitaire[1].

–        Des matières en suspension de nature organique ou minérale.  Ce sont tous les composés de taille supérieure à 0,45μm (1μm = 1/1000 de mm).  Rejetées en cours d’eau, ces particules contribuent à la turbidité de l’eau et diminuent l’apport de lumière nécessaire aux végétaux aquatiques.  Elles gênent la respiration des poissons.  Elles peuvent également se déposer dans les zones de faible débit et engendrer des coûts importants de gestion.   Lorsque le rejet se fait par infiltration dans le sol, ces matières participent au colmatage du sol : l’eau ne s’infiltre plus

–        Des matières organiques.  Issues du vivant, elles contiennent des chaines carbonées.  Elles constituent une source de nourriture pour les micro-organisme.  Si on apporte trop de matière organique dans un cours d’eau, les micro-organismes présents vont les utiliser pour respirer, consommant ainsi l’oxygène du milieu qui n’est plus disponible pour les autres organismes aquatiques, tels les poissons.  En se décomposant, elles peuvent libérer des nutriments.

–        Des nutriments : principalement l’azote et le phosphore. Ces éléments sont des engrais puissants et participent au phénomène d’eutrophisation des cours d’eau (enrichissement excessif du milieu et développement anormal d’algues) et à la contamination des nappes d’eau souterraines (cas de l’azote), ce qui nécessite des traitements poussés de l’eau de consommation, voir l’arrêt de l’exploitation de certains forages.

–         Des micro-polluants : métaux lourds, résidus médicamenteux, pesticides, détergents etc. Les eaux usées domestiques contiennent une multitude de micropolluants, ces derniers entrant dans la composition de nombreux produits à usage domestique (détergents, cosmétiques, lessives, peintures, médicaments…).  Ces particules ont un effet néfaste sur les organismes vivants à très faible concentration.  Ils constituent un problème qui n’est pas encore bien caractérisé.  A l’heure actuelle, il est impossible d’estimer les quantités de micropolluants rejetées directement par les ménages dans les cours d’eau.  Il en est de même à l’entrée et à la sortie des stations d’épuration publiques existant en Région Wallonne[2].  On observe toutefois en France dans de nombreux cours d’eau des phénomènes inquiétants de féminisation des populations de poissons, gastéropodes, grenouilles… et d’immuno-toxicité entrainant une sensibilité accrue aux agents infectieux[3].

Le territoire wallon a été divisé en 2 grandes zones : les zones d’assainissement collectif dans lesquelles les habitants doivent se raccorder aux égouts, et les zones d’assainissement autonome, dans lesquelles les habitants doivent traiter leurs eaux usées eux-mêmes.

 Assainissement collectif ou Assainissement autonome

Pour connaître la zone dans laquelle vous vous trouvez, rendez-vous sur le site de la SPGE (Société Publique de Gestion de l’Eau : www.spge.be) et cliquez sur « Cartographie Assainissement ».  A l’aide de l’outil «Rechercher », localisez votre bâtiment.  S’il se trouve dans une zone de couleur blanche ou grise, vous êtes en zone d’assainissement autonome et devez traiter vos eaux usées vous-même.  Si votre bâtiment se situe dans une zone de couleur rose ou verte, vous êtes en zone d’assainissement collective et vous pouvez vous raccorder à un égout (éventuellement non encore construit).

 

On distingue les  :

–        Zones d’assainissement collectif (87% de la population wallonne)

–        Des égouts et une station d’épuration sont présents/prévus.

–        Les habitants doivent se raccorder à l’égout.

–        Le service de traitement des eaux usées est assuré par une Intercommunale.

–        Le coût de ce service est inclus dans la facture d’eau potable  « Coût Vérité à l’Assainissement » (CVA).  Le CVA s’élève à  1,407€/m³ HTVA (1er janvier 2011)[1].  Selon les estimations, le CVA va augmenter jusqu’à environs 2,5€/m³ d’ici 2025.

–        Zones d’assainissement autonomes

–        Des égouts ne sont pas prévus

–        Les habitants doivent traiter leurs eaux usées eux-mêmes

–        Ils doivent financer leur système de traitement.  Ils peuvent récupérer le CVA et diminuer ainsi leur facture d’eau de l’ordre de 75 euros/personne et par an et bénéficier dans certains cas de primes (voir plus bas).

–        Zones d’assainissement transitoire

–        Il n’est pas encore déterminé si l’assainissement deviendra autonome ou collectif

–        Les habitants doivent au minimum installer un fosse septique



[1]    Voir : www.spge.be

 

 


[1]    A l’échelle de la planète, les contaminations fécales représentent une des sources principale de mortalité, notamment des enfants de moins de 5 ans.  En Région Wallonne, les contaminations en pathogènes sont un élément important de contamination des eaux de baignade.  Plus d’info sur les eaux de baignade sur : http://aquabact.environnement.wallonie.be

[2]    Voir DGRNE, 2007.  Rapport analytique sur l’état de l’environnement wallon 2006-2006, p.407

[3]    Budzinski H., 2007.  Cote d’alerte sur la pollution des eaux.  Journal du CNRS,

N°214. Disponible en ligne : http://www2.cnrs.fr/pr esse/journal/3616.htm